PolitiK 2025 : quand le cinéma rallume la pensée critique à Liège
Du 27 novembre au 3 décembre, Liège deviendra le laboratoire unique où le cinéma politise les regards et dégrippe les consciences. Pour sa cinquième édition, PolitiK revient avec une énergie nouvelle, bien décidée à remettre la réflexion collective au cœur de la salle obscure.
PolitiK : cinq années à remuer les consciences, et ce n’est qu’un début
PolitiK fête déjà cinq ans, et l’événement a mûri comme un regard qui refuse de se détourner.
Unique en Belgique par son engagement total envers le cinéma politique, le festival s’est imposé en quelques éditions comme un contrechamp indispensable face aux récits dominants. À l’heure où l’on consume des images à la chaîne, PolitiK s’acharne à nous rappeler que certaines images, elles, nous regardent en retour.
Du 27 novembre au 3 décembre, les Rencontres internationales du film politique investiront cinq lieux partenaires, étendant leur territoire critique au cœur du paysage culturel belge. Leur fil rouge — « Plus les yeux s’ouvrent, moins les esprits se ferment » — sonne comme une invitation urgente : penser ensemble reste un acte de résistance.
Avec 32 projections (14 fictions, 17 documentaires, 1 film d’animation), cette édition conjugue inédits et reprises essentielles. Des œuvres choisies pour leur puissance d’analyse, leur capacité à subvertir l’ordre établi, à creuser les failles, à raviver ce que le débat public tend parfois à anesthésier. Chaque séance sera accompagnée d’une rencontre, parce qu’à PolitiK, le dialogue n’est pas un supplément : il est la matière première.
L’ouverture donnera le ton avec « Le cinéma peut-il encore sauver le monde ? » de Serge Nagels & Philippe Reynaert. une projection inédite réunissant les voix de figures emblématiques du cinéma engagé comme Costa Gavras, Robert Guédiguian ou Maria de Medeiros et bien d’autres voix majeures qui sondent le rôle politique du cinéma dans un siècle qui se crispe. À l’heure où les tensions géopolitiques s’aggravent et où le spectaculaire écrase le dissident, la question résonne avec une acuité brûlante : l’image peut-elle encore fissurer l’ordre du discours ?
Cette cinquième édition marque aussi un tournant. PolitiK se dote d’une mission de mémoire et de conservation de la parole des cinéastes — de ce qu’ils disent du monde, ici, maintenant, parfois contre le courant.
Les débats seront également au rendez-vous, parmi lesquels le Grand Débat à la Cité Miroir (28 novembre, 18h). Cette année : une plongée dans la tension corrosive entre communication et information. Dans une société saturée de contenus séduisants, quelle place reste-t-il pour une parole rigoureuse, libre, indocile ?
Le lendemain, au B3 (29 novembre, 18h30), la sociologue Monique Pinçon-Charlot viendra enflammer la réflexion autour des mécanismes de pouvoir et des inégalités. Sa conférence résonnera avec le film « L’écologie sans la lutte des classes, c’est du jardinage » de Yannick Bovy — une rencontre qui promet de remettre du politique là où l’on voudrait parfois n’y voir qu’une question de bonne volonté individuelle.
Depuis ses débuts, PolitiK défend une croyance simple : le cinéma n’est pas seulement le reflet du réel. Il en est aussi le révélateur, le perturbateur, l’outil d’une transformation possible.
Cette cinquième édition affirme cette conviction avec une intensité renouvelée. Ici, pas de réponses toutes faites. Mais des voix, des angles, des récits. Et surtout : un espace où penser à plusieurs redevient un acte profondément libre.



