Le Val-Benoît : un trésor d’histoire et de reconversion au cœur de Liège
Sur la rive gauche de la Meuse, aux portes de Liège, le site du Val-Benoît incarne à lui seul huit siècles d’histoire religieuse, architecturale et urbaine. Fondée au début du XIIIe siècle, l’abbaye du Val-Benoît naît d’un transfert de la communauté cistercienne de Robermont, elle-même issue d’un ancien oratoire dédié à Saint Étienne. Les religieuses s’installent en 1231 dans les bâtiments laissés par des chanoines augustins, sur un terrain offert par Otton de Jeneffe, doyen de Saint-Paul.
Au fil des siècles, l’abbaye prospère, soutenue par les puissants de l’époque et dotée de privilèges pontificaux, notamment l’exemption de dîmes pour les terres qu’elle défriche. Mais elle connaît aussi des revers : incendiée en 1568, elle est finalement vendue comme bien national à la Révolution française.
Son histoire connaît un nouveau chapitre au XXe siècle, lorsque l’Université de Liège y installe dès les années 1930 un campus scientifique, avec des bâtiments modernistes conçus notamment par l’architecte Joseph Moutschen. Le bâtiment abbatial, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, est reconstruit à l’identique dans les années 1950, sans retrouver sa fonction monastique.
Abandonné au tournant des années 2000, le Val-Benoît fait aujourd’hui l’objet d’une ambitieuse réhabilitation. Initiée en 2013, cette reconversion donne une seconde vie aux bâtiments historiques, désormais dédiés à l’accueil de bureaux, entreprises créatives et projets innovants.
Le Val-Benoît est bien plus qu’un ancien monastère ou un ex-campus universitaire. C’est un lieu-miroir de l’histoire de Liège, à la fois spirituel, scientifique et urbain. Son évolution, faite de ruptures et de renaissances, témoigne d’une capacité rare à se réinventer sans renier ses racines.
Aujourd’hui, flâner dans ses cours restaurées, longer les façades réhabilitées ou participer à un événement professionnel dans ses murs, c’est marcher dans les pas des cisterciennes, de la science et des bâtisseurs.
Une invitation à redécouvrir un patrimoine vivant, en plein cœur de la ville, là où l’histoire dialogue enfin avec l’avenir.
