Notre conseil de lecture : Les eaux assassines de Dominique Van Cotthem, un roman aux reflets d’eau et de résilience
Mi-juillet 2021, Liège est frappée par des inondations dévastatrices, emportant tout sur leur passage. Trente-neuf vies perdues, des foyers détruits, des familles marquées à jamais par ce drame. Dominique Van Cotthem, auteure liégeoise et témoin direct de cette catastrophe, a choisi de transformer cette tragédie en une fiction profonde et poignante. Avec Les eaux assassines, son troisième roman, elle invite ses lecteurs à une immersion dans les vies de trois héroïnes dont les destins se confrontent aux flots menaçants.
Née à Liège, où elle vit encore aujourd’hui, Dominique Van Cotthem s’est d’abord consacrée à sa carrière de fleuriste, métier qu’elle a exercé avec passion pendant vingt-cinq ans avant de s’orienter vers l’écriture. Ce changement de cap, motivé par une soif créative, l’a amenée à s’engager dans une nouvelle carrière littéraire marquée par des romans intenses et profonds. Révélée en 2017 par son premier roman Le sang d’une autre, lauréat du prix Roman de l’été Femme Actuelle, elle a ensuite confirmé son talent avec Adèle, publié en 2022, qui a remporté le Prix des librairies de Belgique à la Foire du livre de Bruxelles.
Dans Les eaux assassines, Dominique Van Cotthem s’inspire de son propre vécu lors des inondations catastrophiques de 2021 pour explorer les déchirures intérieures de ses personnages. Enfermée chez elle alors que les eaux montaient, elle a ressenti l’angoisse et l’impuissance de ces heures critiques, une expérience qui imprègne chaque page du roman. Avec sensibilité, elle crée trois héroïnes attachantes et vulnérables, confrontées à des choix cruciaux dans une situation de crise extrême.
Leïla, infirmière et jeune mère, est tiraillée entre son rôle d’épouse modèle et le besoin de se libérer d’une relation destructrice. Réjane, dentellière et fille dévouée, veille sur une mère vieillissante, tandis que les eaux réveillent des souvenirs et des douleurs enfouis. Paloma, quant à elle, est aux prises avec un passé qui l’obsède, enfermée chez elle avec sa fille adolescente au caractère bien trempé.
L’écriture de Dominique Van Cotthem se distingue par une capacité rare à capturer les émotions complexes et les dilemmes de la vie ordinaire. À travers ces trois protagonistes, elle interroge les choix, les sacrifices et les luttes intimes qui façonnent nos existences. L’eau, omniprésente, devient un personnage à part entière, une métaphore de l’imprévisibilité de la vie et de la force des émotions qui nous submergent.
Les eaux assassines ne se contente pas de relater une catastrophe naturelle particulière ; ce roman pose une question essentielle et universelle : comment faisons-nous face aux tempêtes intérieures lorsque tout semble sur le point de s’effondrer ? Dominique Van Cotthem signe ici un roman émouvant et marquant, une exploration des forces invisibles qui nous poussent à avancer, même lorsque l’adversité nous submerge.
Pour les amateurs de récits intimistes et de fictions empreintes d’humanité, Les eaux assassines est un incontournable. À lire le cœur ouvert, ce roman saura trouver un écho particulier chez les lecteurs en quête d’émotions sincères et d’histoires qui résonnent.