Il n’est pas nécessaire de voyager loin pour s’offrir du dépaysement
Liège, avec son riche patrimoine et ses ruelles chargées d’histoire, offre une expérience unique à ceux qui osent s’écarter des sentiers battus. Parfois, il suffit simplement de lever les yeux, de s’aventurer là où vos pas ne vous ont jamais porté, pour découvrir une facette méconnue de notre ville.
Aujourd’hui, je vous invite à explorer le quartier du Londoz et, plus précisément, la rue Waleffe. Enfilez des chaussures confortables, ouvrez grand les yeux, et laissez-vous guider.
Rue Waleffe : entre histoire et patrimoine
La rue Waleffe n’est pas seulement un lieu de passage discret dans le quartier du Londoz. Elle est un témoin silencieux de la riche histoire de Liège. Son nom rend hommage à Blaise-Henri de Corte, baron de Walef, un militaire liégeois du XVIIe siècle, mais aussi un écrivain prolifique.
Né dans une époque marquée par la domination de l’Église et la méfiance envers la littérature profane, Blaise-Henri de Corte a su braver ces contraintes. Il était un homme aux multiples talents et d’une vie mouvementée. Formé au collège des jésuites de Liège, il a rapidement développé un goût prononcé pour les lettres avant de se lancer dans une carrière militaire internationale. Capitaine dans un régiment d’infanterie espagnole, il a ensuite servi la France, puis l’armée impériale, avant de rejoindre l’Angleterre et de combattre pour la coalition alliée lors de la Bataille de Ramillies.
Sa carrière militaire, émaillée de changements d’allégeance stratégiques, reflète les tensions politiques de son époque. En 1719, il reçoit du roi d’Espagne le grade de lieutenant-général et, deux ans plus tard, devient commandant du royaume de Valence. À la fin de sa carrière, il a été promu feld-maréchal-lieutenant de l’empire, un titre honorifique couronnant sa longue vie de service.
Malgré ses engagements militaires, Blaise-Henri de Corte trouvait le temps de cultiver sa passion pour la littérature. Il s’est illustré dans des genres variés, des satires mordantes aux poèmes épiques, et a publié des recueils qui lui ont valu la reconnaissance de ses contemporains. Il aspirait, comme il le disait lui-même, à « réprimer le vice et faire aimer la vertu ». Encouragé par Nicolas Boileau, il s’attaquait aux travers de son siècle, notamment les médecins, les moines et les habitudes de ses concitoyens. Son œuvre, écrite en français, témoigne de l’émergence progressive de cette langue dans la principauté de Liège au détriment du dialecte local.
Un trésor caché : la potale de la rue Waleffe
Mais la rue Waleffe ne se limite pas à son nom évocateur. En levant les yeux, vous pourrez admirer une potale du XIXe siècle, une niche d’inspiration néo-baroque. Ces petites structures religieuses, souvent associées au quartier d’Outremeuse, ponctuent aussi d’autres recoins de Liège.
Cette potale, adossée à la façade d’un immeuble privé, était initialement consacrée à Saint-Roch. Bien que la statue d’origine ait été dérobée, son charme demeure intact. Avec ses courbes élégantes et son ciment peint, elle est un écho silencieux des dévotions passées.
Et si vous redécouvriez votre ville ?
Liège, au-delà de ses monuments emblématiques, est un véritable musée à ciel ouvert. Chaque rue, chaque détail architectural, raconte une histoire. En flânant dans ses quartiers (comme celui du Londoz), vous embrasserez l’essence de la ville : une mémoire vivante qui se révèle à ceux qui prennent le temps de l’écouter et de l’apprécier.
Alors, pourquoi ne pas partir à l’aventure dès aujourd’hui ?
Levez les yeux, suivez votre curiosité, et laissez-vous surprendre. Chaque pas pourrait vous conduire à une découverte jusqu’à lors insoupçonnée.
Bon voyage dans l’Histoire, le Patrimoine et la Culture liégeoise !