Pour ouvrir la 6e édition du Forum IMPACT « AFTER THE WORLD », le Théâtre de Liège présente les 1er et 2 novembre 2024 Dragons, une création magistrale de la chorégraphe sud-coréenne Eun-Me Ahn.
Avec ce spectacle vibrant, elle nous invite à repenser la figure du dragon, tantôt symbole d’autorité et de sagesse en Asie, tantôt créature de l’imaginaire apocalyptique en Occident. Mais aujourd’hui, alors que le monde s’interroge sur son futur, à quoi pourrait ressembler le dragon de demain ?
À travers l’énergie fougueuse de jeunes danseurs nés en l’an 2000, année du Dragon dans le calendrier zodiacal asiatique, Eun-Me Ahn propose une vision nouvelle de cet emblème mythique. Ces interprètes, issus de la génération Z, insufflent une vitalité qui semble prête à guider le monde à travers ses bouleversements contemporains. Puisant dans les danses traditionnelles d’Asie, Dragons devient alors une passerelle entre héritage et modernité, une célébration de la résilience et de l’ingéniosité humaine.
Une expérience sensorielle aux mille éclats
Avec une scénographie immersive où couleurs, sons et mouvements s’entremêlent en un kaléidoscope, Dragons transcende les conventions du spectacle vivant. Sur scène, les danseurs évoluent dans une atmosphère saturée de lumières et de projections, plongeant le spectateur dans un univers où les frontières entre réel et virtuel s’effacent. Des effets visuels minutieusement orchestrés dessinent autour des artistes des cascades, des éclaboussures, des végétaux phosphorescents et des bulles géantes qui semblent vibrer au rythme de chaque mouvement.
L’ensemble des éléments visuels, en parfaite synchronisation avec la danse, compose une expérience où la perception est sans cesse renouvelée, absorbant le spectateur dans une fresque mouvante et hypnotisant.
Une symbiose entre héritage culturel et expression contemporaine
En fusionnant styles traditionnels et gestes modernes, Eun-Me Ahn réinvente le langage du corps pour cette nouvelle génération, en y intégrant la sagesse des rituels anciens et l’énergie des mouvements contemporains. Sur scène, les gestes des danseurs évoquent tour à tour des danses ancestrales comme le Kathak ou le Kabuki, sans jamais s’y figer, mais en les transformant dans un dialogue dynamique. Cette fusion des styles chorégraphiques traduit une quête d’identité : celle de jeunes artistes à la recherche de leurs racines dans un monde globalisé, où la tradition et la modernité coexistent.
Les hologrammes, un écho des mémoires chorégraphiques d’Asie
Dans ce spectacle, la présence d’hologrammes de danseurs originaires de divers pays d’Asie (Malaisie, Japon, Corée, Indonésie, Taiwan) ouvre une nouvelle dimension narrative. Ces hologrammes se révèlent non seulement par leur présence physique, mais également par les récits personnels qu’ils partagent, retraçant leur parcours, leurs influences et leur rapport à la danse. En devenant des témoins à la fois tangibles et immatériels, ces projections mettent en lumière la richesse des traditions chorégraphiques asiatiques, reliant les différentes époques et cultures de manière saisissante.
Un dragon pour demain, entre espoir et audace
Avec Dragons, Eun-Me Ahn propose bien plus qu’un simple spectacle : elle nous invite à une réflexion joyeuse et éclairée sur le futur. Pour cette génération née sous le signe du dragon, le chemin semble tracé vers un avenir où le respect du passé peut s’allier à l’audace de la modernité. Les danseurs de Dragons, guidés par la vision singulière d’Eun-Me Ahn, nous montrent qu’il est possible d’embrasser l’ancien et le nouveau, d’unir le tangible et le numérique, de rêver un avenir où chaque geste devient porteur d’un héritage en perpétuelle évolution.
Au Théâtre de Liège, Dragons donne vie à une mythologie renouvelée et pose un regard optimiste sur le monde de demain. Un spectacle à la croisée des âges, où chaque spectateur est invité à se laisser emporter par la magie d’un dragon qui, loin des craintes, inspire et insuffle l’espoir.